Phyllis Ningarmara – Woorrewoorrem (Saison des pluies), 2013 – 180 x 80cm - Ocre et pigments naturels sur toile © L’Artiste

Phyllis Ningarmara – Woorrewoorrem (Saison des pluies), 2013 – 180 x 80cm – Ocre et pigments naturels sur toile © L’Artiste


Les Artistes Aborigènes de Waringarri: Miriwoong – Notre Raison d’Être

“C’est notre pays, notre culture, notre art.
Ceux et celles que nous sommes”

Dates : Du 10 Octobre au 20 Decembre 2013
Lieu : Galerie Karin Carton – 16 Passage de la Geôle, 78000 Versailles, France
Horaires : du Jeudi au Dimanche, de 11h à 19h

Entrée gratuite

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Voir la galerie d’images présentant les œuvres exposées, ainsi que des photos des artistes, de leurs cérémonies et de leur pays.


Organisée par IDAIA, Miriwoong – Notre Raison d’être est la première exposition en Europe dédiée à la coopérative d’artistes aborigènes Waringarri, située au cœur du pays Miriwoong, à Kununurra dans le Kimberley, en Australie Occidentale.

Explorant leur profonde relation avec leur terre et leur culture ancestrale, la sélection de superbes peintures à l’ocre et de gravures sur noix de baobab célèbre la vitalité de la communauté, comme en témoigne la riche diversité des styles et les différentes générations d’artistes représentés, et permet d’apprécier les talents individuels de celles et ceux qui sont surnommés « les coloristes de l’ocre ».

L’exposition est conçue comme un écho aux expositions actuelles en Europe mettant à l’honneur des artistes aborigènes :

– Australia à la Royal Academy de Londres sur le thème du paysage australien ;

– Gija Manambarram Jimerrawoon : Les Anciens de la Loi depuis Toujours à l’Ambassade d’Australie à Paris,
présentant les artistes de Warmun, communauté voisine dans le Kimberley, dont l’artiste Lena Nyadbi
vient d’être mise à l’honneur avec l’installation d’une peinture monumentale sur le toit du musée du quai Branly ;

– Mémoires Vives : Une Histoire de l’Art Aborigène, au Musée d’Aquitaine de Bordeaux, une exposition inédite démontrant les transformations et le dynamisme de cette tradition artistique.

 

Accueillie par la galerie d’art contemporain Karin Carton à l’occasion du Festival annuel d’Art de Versailles, l’exposition rassemble 40 œuvres de 16 artistes, toutes disponibles à la vente.

Cette sélection comprend les artistes les plus importants de la communauté : Alan Griffiths et Phyllis Ningarmara, tous deux homme et femme de la Loi encore vivants, Mignonette Jamin, Judy Mengil, Minnie Lumai et Daisy Bitting. Plusieurs œuvres sont présentées pour chaque artiste afin de montrer la richesse des visions individuelles, avec un hommage spécial rendu à Mignonette Jamin, également grande leader artistique et spirituelle décédée en 2010. Sont également inclus des talents émergents tels que Dora Griffiths et Lorisa Hunter, respectivement fille et petite-fille d’Alan Griffiths, et 2 artistes leaders de la communauté artistique voisine Kalumburu, dont le jeune centre d’art Kira Kiro créé en 2009 est encore administré par Waringarri, Mary Punchi Clement et Gwen Clarke.

L’exposition est une invitation à découvrir la terre vivante des Artistes de Waringarri, ainsi que leurs pratiques et croyances traditionnelles, qu’ils célèbrent à travers de magnifiques compositions colorées étonnantes, tantôt rythmées, délicates et texturées.

Les œuvres sélectionnées représentent bien sur des interprétations personnelles de paysages, tantôt intégrant des éléments figuratifs comme les peintures de Minnie Lumai faisant souvent apparaitre des eucalyptus, tantôt entièrement abstraites, comme par exemple les évocations puissantes de Phyllis Ningaramara incarnant l’énergie qui se dégage de Gerany–Stone Country, sa terre traditionnelle rocailleuse. On retrouve également des ancêtres mythiques créateurs, comme la couleuvre Ngoongbaliny-Whip Snake présente dans les toiles de Mignonette Jamin, des changements de saisons, et des cérémonies comme Bali Bali Balga d’Alan Griffith, une danse traditionnelle régulièrement exécutée dans la région du Kimberley.

Le centre d’art de Waringarri s’occupe également des artistes de la communauté artistique voisine située au nord-est en bord de mer, Kalumburu, dont le centre d’art Kira Kiro, un des tout derniers centres d’art aborigène créés, date de 2009 et est encore dépendant de Waringarri. Profondément ancré dans la tradition de l’art rupestre très présent dans cette région, l’art de Kalumburu apparait comme plus figuratif, présentant les esprits habitant la région, comme notamment les esprits Kira Kiro qui ont appris au peuple de la région comment vivre, partager la nourriture et prendre soin les uns des autres. Les œuvres explorent également le thème de la faune et la flore marines, comme dans la peinture de Mary Punchi Clement, et sont parfois des interprétations intuitives du paysage, presque naïve, intégrant des éléments qui semblent danser sur la toile, comme chez Gwen Clarke.

 

Instauré au début des années 1980, Waringarri est le premier centre d’art appartenant aux Aborigènes locaux établi dans la région du Kimberley.
Comme les autres communautés artistiques du nord du Kimberley, telles que Warmun et Mowanjum, les artistes de Waringarri ont fait le choix de continuer à utiliser les mediums traditionnels que sont l’ocre et les pigments naturels minéraux, contrairement aux communautés des déserts plus centraux qui ont embrassé le medium de l’acrylique à l’instar du mouvement des artistes de Papunya Tula au début des années 1970.

Les artistes de Waringarri perpétuent et transmettent les techniques ancestrales de peinture à l’ocre, fabriquant toujours eux-mêmes leurs pigments à partir d’argiles blanche et jaune, ou de pierres et de roches souvent trouvées dans des lieux sacrés du pays Miriwoong qu’ils broient manuellement, tout en explorant sans cesse de nouvelles possibilités de représentation de leur terre et d’orchestration sur leurs toiles des Rêves dont ils sont les gardiens.

Les artistes de Waringarri ont récemment été mis à l’honneur avec une exposition à Shangai en Chine, Our Living Land – Leading artists of the East Kimberley (dont les 41 œuvres furent toutes achetées par un collectionneur chinois). Auparavant, c’est le musée américain Kluge-Ruhe Aboriginal Art Collection of the University of Virginia, qui a présenté la toute première exposition de Waringarri en dehors de l’Australie : Red Hot Ochre – Waringarri Paintings and Prints from the Kimberley (2007).

Les artistes de Waringarri font désormais partie des grandes collections publiques et privées australiennes (telles que National Gallery of Australia, Art Gallery of Western Australia, Art Gallery of Queensland, Artbank, Holmes A Court Collection, Wesfarmers Collection), ainsi que des collections du Musée des Confluences à Lyon, la collection Kluge-Ruhe d’art aborigène de l’Université de Virginie aux Etats-Unis et la Collection Zhongfu Group en Chine.

 

En Australie également, on assiste à un regain de reconnaissance et d’intérêt pour les artistes du Kimberley. Après la tournée nationale de l’exposition ‘Sharing difference on common ground’ (2009-2012) présentant les communautés artistiques du Kimberley, une exposition inédite ‘Joonba, Junba, Juju’ (2013) célèbre leurs danses et chants traditionnels, et une autre grande exposition itinérante ‘Station Days’ est en cours de préparation pour 2014.

A noter qu’en Europe, les artistes du Kimberley seront l’objet de la prochaine exposition du Musée d’Art Aborigène Contemporain des Pays-Bas à partir de janvier 2014.